Après une deuxième nuit au River Kwai Hotel, nous voilà sur la route pour un peu plus de 3 heures, direction Ayutthaya. A de nombreux carrefours, des vendeurs de “colliers de fleurs” ; ces colliers sont ensuite suspendus aux rétroviseurs des voitures et sont un peu l’équivalent de notre Saint Christophe. A Chiang Mai, quelques jours plus tard, un jeune couple circulant en voiture s’est arrêté près d’un étal de fleurs, a acheté un tel collier et nous les avons vu, quelques instants, dans la pénombre de leur véhicule, se recueillir… Les vendeurs sont habillés de la tête au pied, le visage couvert ; à l'intérieur de notre véhicule, je pense que nous sommes loin d’imaginer la chaleur suffocante qui règne au bord de la route.
Nous y sommes pour midi et posons nos valises à la guest house Baan Tye Wang ; le lieu est magnifique, un écrin de verdure dans un environ plus urbain. Les seuls bruits sont d’abord ceux des oiseaux, très nombreux et parfois en fin de journée, les cris ou les ordres des militaires de la caserne située de l’autre côté du canal, mais invisible derrière la digue de terre. Le nombre de chambres est limité, les petits plats servis le soir très, très bons et, là aussi, d’un prix imbattable.
Sans trop rentrer dans l’histoire de la Thaïlande, Ayutthaya avait son roi, son royaume. Les positions du royaume et de la ville ont été affaiblies, à un moment donné, par plusieurs invasions birmanes. En 1767, le roi d'un nouveau pays, la Thaïlande, a fait le choix de migrer sur Bangkok et de faire de celle-ci la capitale du pays.
Les temples ont souffert de cette histoire mais le bâti en place permet d’imaginer la grandeur des lieux. Les bâtiments apparaissent nus, en brique. Ce n’était pas leur caractéristique initiale ; ils étaients tous recouverts de plâtre qui a disparu.
Sur une carte, le nombre de temples saute aux yeux et nos hôtes nous ont aidés à en faire une sélection ; ils ont aussi des relations privilégiées avec quelques chauffeurs de tuk-tuk pour faire une tournée des sites.
Au sein du Wat Mahatha, petite curiosité, une tête de bouddha sûrement tombée, il y a longtemps, d’une statue se retrouve prise au piège de racines.
Devant le Wat Lokkayasutharam, un immense bouddha couché occupe l’espace. Sollicités par des vendeuses de bouquets, “kit complet”, avec des fleurs de lotus, des bâtons d’encens et une feuille d’or, nous suivons le mouvement et déposons nos offrandes. Et c’est le soir, dans le canal qui borde le parc de la Guest House que nous découvrons par hasard l’un des, sûrement, multiples cueilleurs de fleurs. Pantalons et tee-shirts noirs, voilà notre nageur qui plonge dans le canal, avec une grosse boite en polystyrène (qui flotte !) pour déposer les fleurs ; les fleurs en bouton, une à une, vont rejoindre le paquet…
Les après midis sont doux dans le jardin de Baan Tye Wang ; un livre, un fauteuil, l’ombre de la végétation et une envie de ne pas bouger tant le lieu est agréable et les températures élevées.