D’Edimbourg à Poolewe
D’Edimbourg à Poolewe. Alors, on le dit comment : poleway, poleve… ; et bien non, dites “pouliou”. Poolewe est au bord du loch Ewe ; eh ouais, ça se dit “you”. Bon, on sait où on va et pour y aller, il faut un peu plus de 4 heures.
Cela se fera sans stress car l’écossais conduit calmement et les paysages splendides vous rendent heureux et zen. Nous avons même rallongé le parcours pour découvrir des petites routes, entourées uniquement de nature et avons alors commencé notre expérience des “passing places” ; sur des routes de la taille de nos petites routes communales, les bas côtés sont de temps en temps élargis pour que les voitures se croisent. Et se croiser, c’est aussi se faire à tous les coups un signe amical, un salut de la main pour remercier (combien de fois vous a-t’on remercié, ici en France, dans votre rue lorsque vous avez laissé passer la voiture d’en face ? une fois sur dix et je suis large…).
Nous avons fait quelques pauses le long de la route pour admirer les paysages. Sur certaines portions, l’A9 (qui n’est pas une autoroute) est longée par une voie ferrée. Au bord des rails, on se plaît à imaginer un doux voyage, gentiment bercé par le train, au milieu des espaces sauvages, des moutons (et non des vaches) qui vous regardent passer et ici et là quelques cerfs à demi-cachés par la brume.
Halte à Strathpeffer, ce nom à la consonance un peu germanique est celui d’une ancienne station thermale où les sources délivrent une eau sulfureuse. L’architecture y est typique, du bel hôtel aux maisons victoriennes, à la gare et son auvent joliment ouvragé. Il n’y a plus de train et la gare contient de belles boutiques. Puces, vieux livres, produits bio… Nous avons réussi à trouver un vieux livre de l’université d’Oxford sur les poètes français du 17ème au 20ème siècle.
Retour sur l’A9. Bien plus au nord à Kinlochewe, nous avons pris la route de Torridon sur quelques kilomètres avant de faire demi-tour. Nous aurions pu continuer tant le lieu est beau mais ce n’était pas notre route.
Arrivée au Poolewe Hotel. Le village n’est pas très grand, un peu au bout du monde. Ce soir, il fait frais et sortir après le repas est un peu difficile. C’est un peu le bout du monde avant l’Islande, quoique qu’il y ait encore des villages plus à l’Ouest.
Le Poolewe Hôtel, c’est à la fois l’hôtel qui accueille les estivants (cela fait drôle de parler d’estivants, vu les températures), le restaurant et le pub. Ces deux derniers sont fréquentés aussi par les habitants du village, le Poolewe Hôtel est bien animé le soir avec une ambiance locale sympathique. Une bière locale, blonde, rousse ou brune… et tout va bien.
Je parle beaucoup des températures. Il ne s’agit pas de dire qu’il ne fait que froid. Nous avons connu de très belles journées et se promener avec 18/20° est un vrai bonheur. Parfois, il a fait plus frais et cela peut surprendre des organismes habitués les jours précédents à des températures supérieures de 10 à 15°. Les quelques bruines ou pluies sont rapidement suivies d’éclaircies et globalement sur 2 semaines nous avons été bien servis, par le soleil. Oubliez les bermudas, prenez un blouson imperméable et gardez en stock un pull. Tout ira bien et le temps vous laissera profiter du pays.